ARTICLE L’INDÉPENDANT NARBONNE 04/08/2017
L’association TCNA répond au préfet.
Ils demandaient une analyse de la radioactivité des sédiments du canal du Tauran, et la préfecture leur a répondu qu’il n’était pas nécessaire d’en faire une. Du coup, les riverains du canal, regroupés dans l’association Transparence des Canaux de la Narbonnaise (TCNA), ont décidé qu’ils la feraient quand même. «L’association TCNA informe monsieur le Préfet qu’elle va continuer sa recherche de transparence en confiant à la Criirad une analyse radiologique fine et indépendante, une fois la somme récoltée via la cagnotte en ligne Leetchi et son site internet www.tcnarbonne.org», écrivent ses responsables dans une lettre ouverte dont L’Indépendant a eu connaissance.
En effet, estime TCNA, «il reste encore de grandes zones d’incertitudes quant à la disponibilité des résultats des analyses» évoquées par le préfet dans sa lettre de refus de procéder à de nouveaux prélèvements. Et l’association d’enchaîner les questions. «Malgré la présence de PCB et de cadmium dans l’eau du Tauran et de la Robine, Monsieur le Préfet continue d’autoriser l’arrosage des maraîchers et la consommation des légumes là où il interdit la consommation et la vente des poissons d’eau douces (le cadmium est hautement cancérigène), pourquoi ce choix ?», demande notamment l’association, qui s’interroge aussi sur l’absence de panneaux, le long du Tauran et de la Robine, pour signaler cette interdiction.
Données sensibles tenues secrètes
«Pourquoi le curage du canal de Cadriège s’est arrêté au Pont Rouge et n’a pas été réalisé jusqu’à l’embouchure du Tauran avec la Robine alors même que l’investigation par ANTEAGROUP a bien mis en évidence la présence de cadmium et de mercure sur une grande partie du tronçon Comurhex/Robine ?», se demandent enfin les membres de TCNA, qui mettent enfin le doigt sur une question troublante: «Les données des capteurs piézométriques des nappes phréatiques sous le site de Malvesi ne sont pas disponibles sur le site internet ADES du BRGM, pourquoi sont-elles classées données sensibles? Quels risques ces données font courir à la population pour qu’elles soient inaccessibles? Doit-on douter de l’étanchéité des bassins d’Areva? Doit-on craindre une contamination radioactive des nappes phréatiques?»
Se défendant d’être une association «dirigée contre Areva», TCNA, assure qu’elle milite «contre toutes les formes de pollutions qui impactent les canaux de la Narbonnaise et de facto la santé des populations locales». À bon entendeur.
Sources l’indépendant L.R
texte original http://www.lindependant.fr/2017/08/03/pollutions-a-narbonne-les-riverains-du-tauran-ne-desarment-pas,3039174.php#reactions