“On nous impose, des choix qui nous exposent“. La formule n’est pas sans rappeler une version arrangée de la chanson “Foule sentimentale” d’Alain Souchon. Celle-ci est de Fabrice Hurtado, le président de l’association TCNA (*). La formule dénonce elle aussi une société malade d’une communication, ici institutionnelle, qui prendrait le citoyen pour un c… Sur un sujet bien précis : le traitement par Orano des déchets issus de cette “porte d’entrée” de la filière électronucléaire française qu’est Malvési. Et la promesse de ne plus subir de rejets industriels dans l’environnement, notamment dans le canal du Tauran et de la Robine, grâce à un incinérateur qui aurait pour vocation de faire “disparaître” dans l’atmosphère les quantités astronomiques de nitrates accumulées depuis un demi-siècle dans les bassins jouxtant l’usine.
“Le baratin, ça suffit“, résume Fabrice Hurtado, qui marque ici la défiance de l’association envers des commissions de surveillance dont elle est par ailleurs exclue. “Nous, les riverains, on veut savoir comment va le malade“. S’affichant nullement abattue par la décision du tribunal administratif de valider l’autorisation préfectorale délivrée à Orano pour construire le fameux incinérateur, TCNA revient à l’attaque. Par une autre voie : l’association vient de déposer une requête contre le ministère de l’Ecologie pour “non-communication d’analyses eau-air-sol” sur le site narbonnais d’Orano.
“Si on est 20, on arrête”
L’association rappelle que l’autorité administrative CADA a donné en avril son feu vert pour qu’elle puisse recevoir le résultat des milliers d’analyses effectuées sur le site, par l’industriel ou les autorités de tutelle. “Nous avons laissé du temps au ministère, mais nous n’avons pas reçu la moindre réponse à notre demande. L’État nous fait un bras d’honneur“, estime Fabrice Hurtado. L’enjeu est pour l’association de récupérer les données d’analyses brutes et de les confier à l’expertise indépendante du CRIIRAD. Et peut-être nourrir ainsi d’autres recours juridiques…
Pour les dirigeants de TCNA, l’heure est à la remobilisation, à l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire qu’ils ont convoquée samedi 30 novembre, au Palais du travail, à 14 heures. “Il faut que les Narbonnais se mobilisent s’ils ne veulent pas être un jour les victimes passives d’un autre AZF“, dit Fabrice Hurtado, faisant référence au télescopage potentiellement explosif du projet d’incinérateur et du dernier projet annoncé par Orano à Malvési : la production de dioxyde d’uranium, par un procédé utilisant de l’hydrogène. “Mais si on se retrouve à 20 dans la salle, on arrête“.