Source originale: Huffington Post
Il s’agit d’enfouir à 500 mètres sous terre des déchets nucléaires dont la durée de vie avoisine les 100.000 ans.
- Rédaction Le HuffPost avec AFP
BURE – Le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse), contre lequel se battent les opposants expulsés du site par la gendarmerie ce jeudi 22 février, consiste à enfouir à 500 mètres sous terre des déchets nucléaires très radioactifs ou à vie longue.
Les origines du projet
Après le vote en 1991 de la Loi Bataille, qui définit un calendrier pour gérer à long terme les déchets radioactifs, plusieurs options et sites sont étudiées – dans la Vienne, le Gard, et en Meuse et Haute-Marne. Dès 1998, c’est le site Meuse-Haute-Marne qui est choisi pour l’implantation d’un laboratoire souterrain, dont la construction commence deux ans après.
En 2006, une loi, complétée en 2016, retient la solution du stockage réversible en couche géologique profonde comme solution, et donne un calendrier indicatif.
Quels déchets sont concernés ?
Cigéo se prépare à accueillir 80.000 m3 de déchets: 10.000 m3 de déchets hautement radioactifs, dits de haute activité (HA) et 70.000 de déchets de moyenne activité à vie longue (MA-VL).
S’ils représentent, selon l’Autorité de sureté du nucléaire (ASN), moins de 10% de la totalité des déchets produits, ils forment plus de 99% de la radioactivité totale, et leur durée de vie avoisine les 100.000 ans.
Ces estimations sont fondées sur une prolongation de 10 ans de la durée de vie des centrales nucléaires françaises et prennent en compte l’EPR de Flamanville ainsi que l’ITER.
Pour l’instant, les déchets déjà produits sont stockés sur le site d’Areva à La Hague (Manche).
Comment seront stockés les déchets
Les déchets seront vitrifiés, afin d’enfermer la matière radioactive dans du verre, puis insérés dans de gros cylindres métalliques à La Hague, où ils devront passer 40 à 50 ans afin de refroidir suffisamment pour être entreposés en sous-sol.
Ils seront ensuite transportés en train jusqu’à Bure, où ils passeront par une “descenderie”, un tunnel en pente à 12%, sur 5 km, qui les mènera 490 m sous terre. Là, chaque “colis”, de 500 à 600 kg pièce, sera entreposé dans des tunnels.
En janvier dernier, l’Autorité de sureté nucléaire a demandé à l’Andra de revoir sa copie concernant les déchets bitumineux. Ces boues radioactives conditionnées dans du bitume (environ 18% de l’ensemble des déchets qui seront stockés) sont très inflammables.
Les prochaines étapes
2019: l’Andra dépose la demande d’autorisation de création du centre de stockage. Initialement, l’Agence avait prévu de déposer cette demande en 2018.
2022: si le décret d’autorisation est publié, début des travaux de construction (au lieu de 2021 initialement prévu).
2025: démarrage de l’installation par une phase pilote, avec des colis factices, pendant environ deux ans.
2030/2035: arrivée des premiers déchets radioactifs, après un nécessaire feu vert du Parlement.
2130/2140: le centre de stockage peut être scellé, une fois la période de réversibilité de 100 ans écoulée.